COMMENT RÉINVENTER LA SUPPLÉANCE APRÈS MINUIT ?

Je réinvente le monde ce soir. Vous souvenez-vous des cours d’Université lorsque l’on parlait du concept de «tempête d’idées » ? Et bien voilà le début d’un blizzard personnel. Ya pas de jugement dans ce que j’écris, je me lance et j’essaie de réinventer le monde. Alors, si ça fait pas votre affaire, envoyez-moi vos suggestions et on mélangera tout ça en tant que « vraie-tempête-hivernale-québécoise » dac?

Il y a certaines réalités qui me poussent à formuler certains constats. De ceux-ci, j’ai l’impression de pouvoir tirer une espèce de mixture qui pourrait amener à croire en des changements du système. Est-ce que je sais vers quoi cela va me mener en tant que réflexion? Pas plus que vous, mais voilà mes constats et ce que j’en déduis…

Constat numéro 1 : On est en 2009, ciboère.

Nous sommes tous inter-reliés. Ne faites pas semblant d’être plus saints que le pape, notre génération est, et a besoin d’être, connectée et peut très bien se contenter de nouilles blanches pour arriver à se payer une connexion Internet. L’autre contact important que nous avons tous (outre le téléphone) : notre sacro saint cellulaire, que je ne peux toujours pas croire avoir acheté (parenthèse personnelle), qui permet à toutes les écoles de nous rejoindre en tout temps et qui est, disons-le, indispensable. Cellulaire qui est, de plus en plus, doté de systèmes complexes ET rapides permettant de simplifier la vie de tous (textos, navigation et tout le tralala).

Constat numéro 2 : La compétition nous tue à p'tit feu.

Personne n’aime l’idée de la compétition que nous devons vivre. Personne n’a souhaité se prostituer lors du cours de choix de carrière et personne n’aime s’isoler en jouant le jeu de « C’est moi qui va être appelé(e) et pas toi ». La compétition nous détruit, détruit les liens que nous avions formés à l’Université et détruit les liens d’amitié que nous pourrions développer avec les nouveaux sortants.

Constat numéro 3 : La transparence... La transparence... La... quoi déjà?

Aucune transparence n’existe dans le milieu de la suppléance. Nous n’avons aucun moyen de savoir ce qui a été fait et si cela a été fait dans les règles (pour les Commissions Scolaires qui en ont). Personne ne peut nous dire si les téléphones ont été faits dans le respect de la logique et de la personne. Où vont les pots-de-vin ? Et surtout, combien ça coûte, parce que je cotise demain matin (et non je ne suis pas mieux que le Pape non plus).

Constat numéro 4 : Le respect... J'ai déjà entendu parler de ça il me semble... C'était pas nos profs qui nous en parlaient ?

Je connais pas personne qui se donnerait le droit de passer devant quelqu’un qui était là avant, si elle pouvait avoir l’assurance qu’avec le temps, elle aussi sera respectée par l’ancienneté qu’elle a accumulée… Pour ne pas dire la merde qu’elle a mangée.

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Ainsi, je mélange le tout et je me demande… (Et c’est là que plusieurs têtes vont certainement valoir mieux qu’une.)

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Pourrait-il exister un système qui nous permettrait de nous brancher (par le cellulaire ou l’ordi) à chaque matin ? Un système qui permettrait aux enseignants qui viennent de sauter le moteur de leur char (et dash ou de crever leurs os et dash ou qui sont en route pour amener le p’tit d’urgence à l’hôpital) de nous rejoindre?

Un système qui, de façon totalement impersonnelle et respectueuse, suivrait la LISTE d’ancienneté des SUPPLÉANTS. Pas dure à créer cette liste, on a toujours ben tous des numéros d’employés ! Lorsqu’un petit suppléant arrive, tout rose et tout frais, et qu’il a passé son entrevue et donné les papiers nécessaires : il a un numéro d’employé non? Et bien notre ordinateur, puisque nous vivons au vingt-et-unième siècle, pourrait offrir le travail grâce à un logiciel, à celui ou celle qui pleure (oups : attend) depuis le plus longtemps en premier. S'il ou elle est indisponible pour cette journée-là ou qu’il ou elle décide de cliquer « non » (par le biais de son cellulaire ou de son ordi), le petit logiciel-si-intelligent redirigerait l’offre à la personne suivante… Et au pire à la suivante… Mais, dans le respect de l’ancienneté existante. Et comme c’est un ordi, il pourrait compiler aisément qui a fait le plus d’heures et qui peut monter ou descendre dans la liste des « affectations du matin ».

J’ai pas de cours d’informatique. Je ne sais pas quels seraient les « bogues » possibles. Mais c’est pas si fou non ?

Du moins, je n’aurais pas la frustration de croire que les préférences des uns peuvent faire passer quelqu’un qui vient de finir son cours avant quelqu’un qui se démène fidèlement depuis des années. Si c’était informatique, je pourrais regarder les autres enseignants qui sont sortis en même temps que moi dans les yeux, sans me demander s’ils sont vraiment des collègues ou s’ils sont des rivaux. On nous parle de travail d’équipe sans cesse non? Me semble que ça aiderait à bien partir les choses… Laisser le libre-choix aux écoles, aux directions, aux secrétaires, aux enseignants (etc.), c’est ouvrir la porte à la manipulation, à la corruption et à tout ce que les gens peuvent faire pour passer devant les autres.

Laissez donc les ordis décider, c’est parfois mieux qu’un humain.

Vous en pensez quoi ? Suis-je en train de fabuler ? Parce que je trouve pas ça stupide du tout comme idée ce soir…

10 commentaires:

Le Suppléant a dit…

Attention, je ne veux pas dénoncer les enseignants en place (ce qui relèverait des convictions personnelles) que crier haut et fort le fait que nous ne sommes pas respectés en tant que futurs enseignants. Mais continue de te défouler sur le système,le blogue est là pour ça!!

Un système basé sur la compétence?? Comment ça pourrait fonctionner selon toi?

4 ans de BACC pour... ça ?? a dit…

L'idée n'est pas stupide du tout, car un systèms semblable existe dans le milieu de la santé. Peut-être pas partout, mais je sais que le système existe et fonctionne à certains endroits.

Les infirmières, auxiliaires, préposés, employés d'entretien sont tous classés dans un système informatique selon leur ancienneté, leurs disponibilités... Le système garde même en mémoire les fois où ils ont refusé un remplacement !

Les personnes devant s'absenter du boulot laissent un message à la responsable des remplacements et celle-ci, avec l'aide de son système informatique, trouve un remplaçant.

Attention, cette responsable doit respecter l'ordre qui lui est présenté par son système pour faire ses appels : la personne qui sort la première doit être appelée la première !

De plus, lorsqu'un employé refuse un remplacement, il est automatiquement retiré du système pour la journée, ceci dans le but d'éviter que les employés fassent «les difficiles» en boudant certains milieux de travail.

Je pense que c'est une idée possiblement réalisable dans le milieu de la suppléance.

Il est frustrant de voir des journées de suppléance confiées à des suppléants plus jeunes (je parle ici d'ancienneté) quand toi, le suppléant «vieux», tu ramasses les miettes... Ou parfois, aucune miette...

Anonyme a dit…

Un système informatisé comme pour les infirmières où on inscrit nos disponibilités sur un site internet qui nous confirme nos heures de travail et le lieu, selon l'ancienneté.
Ou encore un contrat de suppléance, donné par ancienneté, qui nous assure de travailler un certain nombre de jour comme il existe au sacondaire.
Ou encore des écoles attitrées ù tu es officiellement le no 1 car ton ancienneté le provoque et où c'est toi et vraiment toi qui est appelé en premier!

Le Suppléant a dit…

Ça mijote et ça sent bon! Oh que oui! Allez faites sortir les idées, les comparaisons, les systèmes! J'vous aime à soir!

Anonyme a dit…

Ouais un système informatisé ca existe déjà mais je ne sais pas s'il est vraiment utilisé.

Devrait-ce être obligatoire? En fait, parfois, c'est mieux pour TOUS de ne pas passer par une liste d'ancienneté. Quand tu es dans une classe et que le prof prendra la journée suivante aussi, ca serait mieux de garder le même remplacant non?

Ah et pour une suppléance occasionnelle est-ce que c'est mieux de débouler la liste des spécialiste d'éduc et obtenir qqun qui est en 2e année de BAC en ÉDUC ou qqun du champ présco-primaire qui est diplômé depuis 2 ans et qui a déjà fait pas mal de suppléance en éduc??? Un autre débat à faire.

Ouais c'est vrai, ceux qui le méritent devraient faire + de suppléance...mais pour devenir un meilleur prof, je crois qu'il faut en faire de la suppléance, pour certain ca prend + de temps pour se sentir à l'aise et devenir de merveilleux profs...donc encore ici: le ou la petite nouvelle pourrait être très meilleur que qqun qui a fini son BAC depuis qque temps.

Le Suppléant a dit…

Oui sauf que le ou la petite nouvelle qui est la nièce de la direction entre avant les autres suppléants et c'est ça en fait qui me lève le coeur... Un système c'est pour éviter les injustices et dieu sait qu'il y en a...

Et oui j'avoue que je prioriserais à 100% les personnes qui ont fini le bacc avant celles qui sont en 3e année! Franchement y'ont pas d'affaire à passer par dessus ceux qui ont leur diplôme! Encore une fois, un système, mais un système intelligent et LOGIQUE par pitié!

Anonyme a dit…

Vous avez tout à fait raison dans votre raisonnement. Mais, les commissions scolaires n'ont pas intérêt à mettre en place un système comme celui-là.

1) Ça nécessiterait un inve$tissement considérable (développement du logiciel, implantation, gestion quotidienne, dépannage) par rapport aux gains de productivités réels.

2) Ça les obligerait à faire preuve de respect à l'endroit de leurs employés. Les masses de suppléants fonctionnent très bien dans le système actuel qui laisse le libre choix aux administrateurs de gérer « les ressources» humaines à leur guise. Pourquoi une CS devrait-elle s'encombrer de « règles internes» qui en compliqueraient sa gestion ? De toute façon le boulot se fait quand même, les masses de suppléants attendent à la porte pour dépanner..

Anonyme a dit…

J'enseigne au Nouveau-Brunswick et ici on a un site web où on entre nos absences et qui appelle les suppléants. Par contre, on a le choix de laisser la liste choisir le prochain suppléant disponible sur la liste ou bien de choisir qui nous voudrions et on peut savoir en direct si le suppléant est disponible et accepte.Le programme permet aussi de joindre notre plan pour la journée et de connaître notre supléant lorsqu'il a accepté la job. Concernant le loisir de choisir notre suppléant, je ne considère pas ça comme une injustice. Quand je suis déménagée ici, je ne connaissais aucun suppléant, mais maintenant s'ils sont disponible, j'aime bien ravoir les mêmes suppléants si ça a bien été. Ils connaissent l'école, les élèves, etc.

Le Suppléant a dit…

QUOI?!! Un système comme ça existe?? J'avoue que j'ai tendance à penser comme M. Anonyme de sept 2010 et à me dire qu'ils sont probablement bien assis du haut de leur trône et qu'ils sont sûrement très confortables à savoir que nous sommes là, à attendre leur appel. Pourquoi se casser la tête. Et pour M.Anonyme de juin 2011, je trouve ça génial de savoir qu'un système existe, c'est donc la preuve que certaines personnes souhaitent rendre le tout humain. Et oui c'est agréable autant pour les profs que pour les élèves lorsqu'ils ont le même suppléant connu, mais n'empêche que si c'est agréable pour vous, c'est tellement ridicule pour nous... Si une personne est disponible et attends depuis plus longtemps qu'une autre, c'est à elle d'y aller. On prendra un café plus tard pour se connaître rendu là. Question de respect.

Unknown a dit…

Je suis soulagée de voir qu'à ma commission, c'est différent : on a ce système informatique. C'est l'ancienneté (date d'embauche) qui détermine qui est appelé, point barre.

Il est arrivé des erreurs les deux premières années avec ce système (mais c'était des erreurs humaines). Comme il y a des recours syndicales contre la commission scolaire si cette liste n'est pas respectée, ladite commission s'assure qu'il n'y a pas d'erreurs ou peu. C'est assez facile de s'en rendre compte car nous sommes dans un petit milieu (après quelques années, on connaît beaucoup de monde et on fini par presque tout savoir...).

Ça évite que les anciens copains d'université deviennent des rivaux en effet... Moi, j'ai connu ça avant le système informatique et ça a même brisé des amitiés...

Je trouve invivable la situation de certains ici. Les cartes de visite et les directeurs qui engagent leur nièce...c'est du passé dans ma commission. J'ignorais que c'était encore ainsi ailleurs...