La dépression vous guette? Comment éviter... ou tenter de...

Pas si évident.

Les catalyseurs....

Vivre sans contrôle. Et là pas besoin d'être un contrôle freak de nature. C'est de ne pas savoir vers quoi on se dirige qui est dur.

Être seul(e).
Bon tout dépend de votre cercle d'amis, de la proximité de votre entourage familial et de la présence ou pas d'un(e) conjoint(e). Le manque d'un réseau social peut être frappant lorsqu'on n'a pas d'ancrage dans un milieu de travail. Donc la situation peut varier. Mais prenez bien soin de vos vieux amis parce que c'est dur de devenir "ami" avec des collègues qu'on voit seulement si la secrétaire a choisi de vous appeler. Et ce qui ne varie pas c'est le fait que nous sommes tous à la maison entre 8 et 15h, du lundi au vendredi. Et peu importe le nombre d'animaux dans votre maison, ça s'appelle être seul(e) / quarante heures semaine. À moins que votre conjoint(e) soit aussi à la maison durant ces heures… Mais ouch, pas sûr sûr que c'est mieux à deux!

Ne pas savoir.
Vous avez l'impression que les autres, eux, travaillent. Mais vous savez plus trop. La fille qui était stagiaire l'an passé a déjà un contrat? Pourquoi? Hein? Qui ? POURQUOI? Ne pas savoir si vous avez fait le bon choix en acceptant une période à tous les vendredis matins pour les deux prochains mois... Ne pas savoir si vous avez pigé la bonne commission scolaire et si tout n'irait pas plus vite dans la commission scolaire de la ville voisine...

Mettre ses rêves en mode "attente" .
Pas évident de faire le fameux voyage en Europe que vous planifiez depuis des années avec votre meilleur(e) ami(e) (qui, en passant, a fait un DEP lorsque vous entriez dans un pré-universitaire au cégep et qui vit tout bonnement avec le salaire et les avantages de la construction depuis maintenant 7 ans...). Pas évident de planifier une grossesse sans avoir de sécurité. Pas évident de convaincre la banque de vous endosser pour acheter une maison parce que c'est pas possible de prouver que vous avez travaillé deux ans à temps plein. Ah oui… Vous étiez "employé" dans une commission scolaire... Votre salaire ? Euh... « Ah oui, je travaille à 160$ par jour! » Y se font pas berner. En espérant que vos parents ou vos conjoints ont les reins solides. Et que votre crédit n'a pas trop souffert des dernières années.

Alors, comment éviter la dépression?

Je ne ferai pas semblant d'avoir une recette parfaire parce que je me qualifie de dépressif en ce moment même. Disons un jour sur deux. Les conseils suivants sont donc, soit des conseils que j'ai suivis et qui empêchent mon foie de s'autodétruire en ce moment, ou bien ce sont des conseils que je devrais suivre ou que j'aurais dû suivre.

Évitez la culpabilité et les remords. Pour commencer, je vous interdit formellement totalement et de tout mon coeur de vous sentir coupable d'être sur le chômage. Vous faites votre putain de possible pour devenir des enseignants et pour ce faire vous allez être au chômage de façon régulière pour les prochaines années. Vous cotisez depuis vos 16 ans pour l'assurance-emploi et vous cotiserez le restant de votre vie. Là vous en bénéficiez et cela ne diminue pas votre valeur. Alors pas de culpabilité. Personnellement j'accuse les universités qui se bornent à former des profs en sachant qu'ils ne travailleront pas. C'est eux les coupables et ils sont bons menteurs. Demandez à quiconque si un prof travaille, il va vous dire: "Ben voyons, y disent partout qu'ils manquent de profs". Le mensonge du siècle mesdames et messieurs. Qui coûte cher au chômage.

Je vais continuer avec la procrastination. Cette épée de Damoclès est terriblement vicieuse dans la vie d'une personne à la maison. Pourquoi faire le ménage si on a toute la journée pour le faire et toute la journée de demain et puis toute la fin de semaine ? Pourquoi faire son lavage si on est pas obligé d'être bien habillés ? Tant qu'on a un kit de prêt au cas où le téléphone sonne… Si vous vivez à deux c'est déjà moins dur. Mais si vous vivez seul, le mieux est de s'organiser pour avoir de la visite régulièrement, question de forcer son orgueil et d'avoir pas le choix de s'occuper de ce qui nous entoure. Un objectif par semaine et un objectif par jour.

Avoir des visions à long terme et ne pas en parler comme "impossible". Ne dites pas : « je ne pourrai jamais », mais « quand cela arrivera, je vais… ». GARDEZ vos rêves actifs pitié.
Essayez de garder un lien avec votre clientèle. Prof de secondaire: essayez de travailler dans une maison des jeunes le samedi, dans un camps de vacances ou un Patro; trouvez-vous un emploi dans une boutique de sport… Prof de primaire : travaillez dans une boutique de vêtements pour enfants, faites du bénévolat le samedi à l'hôpital pour enfants le plus proche; coachez une équipe sportive ou d'improvisation... Donnez des cours d'aide aux devoirs ou volez les enfants de vos cousins et cousines pour la fin de semaine. Nourrissez votre flamme. Enseignez dans un centre de loisir, enseignez à des adultes la photographie, donnez des séminaires sur la conscience phonologique pour les programmes de nouveaux parents au CLSC. N'importe quoi qui vous gardera en contact avec les gens pour lesquels vous vous êtes tapé quatre ans d'université. Et n'importe quoi qui aide votre don d'enseignant à s'exprimer. Vous êtes doués, c'est pas pour ça que vous travaillez pas. Gardez ce don en vie.

Gardez contact avec d'autres suppléants. D'accord vous êtes en compétition et y’a un malaise certain lorsque vous voulez vous plaindre de pas avoir été appelé et que l'autre avoue avoir fait cette suppléance à votre place. Donc, disons: gardez contact avec d'autres suppléants avec qui vous êtes très proches et au mieux, gardez contact avec des suppléants qui ne sont pas dans la même commission scolaire que vous. Comme ça c'est plus facile de se plaindre et y’a pas de jalousie pernicieuse qui peut s'installer.

Ayez un emploi à temps partiel qui vous permet d'avoir un réseau social agréable. Évitez de travailler à la maison. Évitez les emplois où vous passez la majorité du temps seuls. Ya déjà assez du quarante heures/semaine. Cet emploi sera votre milieu de travail principal pour plusieurs années. Alors gardez l'oeil ouvert pour trouver le meilleur emploi à temps partiel possible.
Inscrivez-vous à des cours. Faites cet investissement qui va vous permettre de sortir de chez vous de façon obligatoire au moins une fois par semaine et qui va vous permette de rencontrer des gens. Demandez-le en cadeau de Noël ou en cadeau de fête au pire. Mais pas des cours dans la journée ! N’ALLEZ PAS passer la journée avec des madames et des monsieurs qui sont en arrêt de travail ou à la maison et qui vont être aussi déprimés que vous. Là, je parle de loisirs qui intéressent le monde de votre âge, qui eux vont vous parler de choses positives. Donc: Tout ce qui s'appelle « sport » tant que c'est pas trop individuel (on oublie la natation qui fait que vous tournez vos problèmes dans votre tête en nageant... À moins d'y aller à deux, mais bon). Tout ce qui vous passionne et que vous n'avez jamais eu le temps de faire. Go pour le cours de photo, de peinture à l'aquarelle (de soir pitié), de randonnée en forêt, de plongée sous-marine (à deux)...
Bon, y'en a qui vont me dire que tant qu'à pas travailler, aussi bien retourner aux études... Oui ça remonte le moral d'apprendre, de rencontrer des gens presque de notre âge et en plus, ça nous garde un pied dans notre passion....

Ok, contredisez-moi (en fait j'aimerais vraiment qu'on me contredise avec des faits... SVP…) mais j'ai ben gros d'la misère à croire que je vais être plus engagé si j'ai une maîtrise. VOÈRE si les commissions scolaire vont avoir le goût de me payer plus cher! J'ai rencontré deux personnes à date qui soupçonnent fortement leur maîtrise d'être la raison de leur inactivité (bien sûr on n'a pas de preuve, on est précaires...).

Donc: un retour aux études seulement si ça n'augmente pas votre salaire... Hé oui, c'est ça qui est ça. Mais inscrivez-vous à des choses qui COMPLÈTENT votre diplôme, sans le majorer. Alors, allez chercher un certificat en théâtre, en arts, un cours de langage des signes.... Allez faire un DEC en garderie (de soir) pour avoir votre garderie durant l'été. Faites un DEP au pire! Mais si vous faites une maîtrise, gardez-vous un cours non terminé pour éviter de la finir avant d'être engagé(e) officiellement et ne le dites pas.

Bon et ensuite, ya la fameuse télé, les livres, les ordinateurs et tout et tout qui aident à faire passer la journée. L'important c'est que les heures continuent à avancer le plus vite possible pour que cette période de votre vie soit derrière vous le plus vite possible. Alors pour avoir des heures agréables, voici quelques suggestions et faites attention aux blessures de divan (je suis très très sérieux), le physio et le chiro, ça coûte cher.

Pour l’ordinateur : trouvez des sites de discussion sur des sujets qui vous passionnent et chattez avec des gens QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS et qui ne vous demanderont pas en premier lieu (et à chaque rencontre) : « et puis, as-tu travaillé cette semaine? » Entendre cette question de vos proches durant des années est un élément dépressif assez intense, même si l’intention est bonne. Alors : une page Facebook sur un sujet qui vous intéresse, un blogue sur internet où vous pouvez donner des conseils, un site web qui demande votre participation sur un sujet pour lequel vous êtes doués ou un blogue qui peut répondre à vos questions sur quelque chose que vous aimeriez apprendre…

***Attention toutefois à Facebook pour son potentiel de déprime TRÈS élevé puisque le principe est d’y mettre que le meilleur de sa vie. Alors n’ayez pas peur d’écrire : « Fermé pour une semaine » dans votre statut lorsque la face du bébé de l’autre vous rend un peu trop triste… ***

Séries télé: C'est le temps de perfectionner votre anglais, allez-y donc avec les vraies versions en ajoutant le Closed Caption (CC ou audio sur la télécommande de votre télé), comme c'est plus dur à suivre, votre cerveau peut pas tant dériver durant l'écoute!

Pour vous occuper durant quelques années:
Tous les CSI, Lost, Grey's Anatomy, Prison Break, 24, Desperated housewives, Dexter... Y’a aussi A&E qui passe en rafale des 4-5h de séries comme CSI Miami, Criminal Minds et les Soprano. Ça peut vous étourdir assez facilement durant un épisode dépressif (et c'est moins cher que du vin).

The Big Bang Theory est ma découverte de l'année! Pour ceux qui connaissent le côté parfois très drôle du syndrôme d'Asperger, vous allez aimer! Et pour le petit côté Geek qui sommeille en nous…

Les séries québécoises: Minuit le soir, Grande Ourse, les Bougons, Omerta, La p'tite vie, Temps dur, la Galère (et les gars que j'en voie pas un dire que c'est une série de filles, anyway vous allez travailler dans un monde de fille FAQUE) et les séries gratuites au 900 qui dépannent beaucoup (Taxi 22, Fortier, les shows d'humour, Peut contenir des Rachid, etc.). On dirait une annonce de Vidéotron, désolé pour la plogue mais bon !

Et pour les amateurs de films y'a bien sûr les sites payants qui en passent à la journée longue, mais étrangement je préfère les séries qui font vivre plus d'émotions, plus longtemps. C'est libérateur une série télé parce que ça permet de vivre des émotions que notre situation socio-économique-poche ne nous permet pas de vivre en ce moment.

Et les livres: ah ! Je suis un peu dépassé en lecture ces temps-ci. Je relis mes vieux classiques qui me font revivre beaucoup d’émotions comme toujours, mais pas de coups de coeur récents de mon côté... Donnez-moi des suggestions! Et des suggestions de séries télé aussi !

7 commentaires:

4 ans de BACC pour... ça ?? a dit…

Le Suppléant, tu es de retour, on s'ennuyait !

(En fait, je te soupçonnais d'avoir obtenu un contrat...)

Merci d'être de retour et de continuer à mettre des mots sur ce qui se passe dans ma tête !!

Le Suppléant a dit…

Un quoi???

Un Con...???

C-O-N-T-R-A-T???

hein???

Ah???

Connais pas....



Non sérieux j'étais pas loin, mais bon des fois on a d'autres batailles, alors on fait des choix... J'ai remis un peu d'énergie sur la page et j'espère en mettre plus bientôt!

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Avant, j'étais enseignante en adaptation scolaire à Montréal. J'ai toujours eu de beaux contrats et même un poste. Nous n'avions pas assez d'argent pour nous acheter une maison à Montréal et je ne souhaitais pas élever mes filles en ville. Nous avons déménagé sur le territoire de la commission scolaire des Samares dans Lanaudière et je suis devenue orthopédagogue professionnelle. J'ai eu 3 contrats d'une année entière et j'applique chaque année pour les postes à l'affichage. Je fait du bon travail mais ils choisissent à chaque fois des filles qui sortent de l'université. J'ai 12 années d'expérience. Il n'y a pas de listes de priorité pour les postes d'orthopédagogues professionnelles à la Commission scolaire des Samares. Ici, on se fout de tes compétences et de ton expérience. Il te faut avoir un beau cul, faire du lèche-botte ou connaître une personne de bien placée. Ils sont très heureux de m'offrir des contrats de remplaçement mais j'ai l'impression de servir de bouche-trou. C'est désolant.

Anonyme a dit…

Mon témoignage est un peu différent car je viens d'un autre pays, j'ai immigré au Canada il y a 4 ans et j'avais dans mes bagages mon diplome de baccalauréat en enseignement en langue anglaise, j'avais aussi dans ma plus grande valise un grand espoir de sortir de la mentalité des pays en voie de développement(d'ou je viens); celle de lécher les bottes pour avoir un poste, connaitre quelqu'un dans une école pour pouvoir travailler, les pots de vin...mais malheureusement, il y en a partout mais a des degrés différents. Mon voyage se poursuit lorsque.............

Anonyme a dit…

en attendant de terminer mes études pour devenir enseignante, je fais de la suppléance occasionnelle au primaire.
Je suis régulièrement appelée, la veille ou le matin même, pour aller me présenter dans une classe dans différentes écoles.
Pour plusieurs élèves, quand il y a une suppléante, cela veut dire "PARTY TIME" !
Cette semaine, je me suis présentée dans une classe de 6 ième année.
Comme d'habitude, je suis arrivée quelques minutes avant le début de la journée pour lire la planification de la journée et faire le tour de la classe, avant que les élèves arrivent.

Dans les premières lignes de la planification, je lis "J'ai un très beau groupe". Je me dit, bon enfin une belle journée...!
Après que je me suis présentée et la prise des présences, je leur décrit le déroulement de la journée proposé par leur enseignante.
Jusque là, tout va bien!
Par la suite, comme l'enseignante avait écrit: ils savent ce qu'ils ont à faire! Je leurs laisse de la latitude (très bon groupe, ils savent ce qu'ils ont à faire).
J'ai très vite remarqué des élèves rebelles! Sur 21 élèves il y avait au moins 4 élèves indociles, qui ont entrainé les malléables, une chance qu'il restait des inébranlables (les vrai bons étudiants de ce groupe, environ 6 ou 7).

Ils m'ont fait vivre de l'insolence, de la moquerie, de l'impolitesse, quelques uns me parlaient d'un ton de reproche, de suffisance, de plaisanterie, me répondait d'un ton bête (quand ils me répondaient) ....
J'ai fait appel à la TES mais elle était absente cette journée-là, c'est le directeur qui est venu dans la classe, qui a demandé d'être gentil et à leur affaire. Ça duré quelques minutes, mais le naturel est revenu au galop!

J'ai laissé plusieurs commentaire à l'enseignante sur la façon que quelques élèves ont agit en classe.
Je me demande comment a-t-elle pu écrire : J'ai un très beau groupe!

Ça fait deux jours de cela et j'en suis encore toute à l'envers!
Je pense à refuser toute suppléance de 6 ième année, même si j'ai connu des 6 ième super le fun!
Je ne dois pas être la seule à vivre ces situations!